Les chasses fréquentes de sédiments mettent en danger la diversité des insectes des rivières alpines

Barrages, seuils, captages - les rivières de notre région alpine sont largement entravées par l'utilisation de l'énergie hydraulique.

Cela modifie l’écoulement et la dynamique de charriage des sédiments et donc aussi la présence d'espèces animales et végétales. Afin de limiter autant que possibles les nuisances écologiques, il est important de garantir des débits résiduels suffisants et de restaurer la dynamique naturelle de charriage sédimentaire. Une nouvelle étude de l'Eawag et de l'Université de Lausanne a montré que l'apport de sédiments doit être régulé, en particulier dans le cas des captages d'eau, pour que les hôtes dues cours d’eau puissent survivre.


Beaucoup de sable et de gravier s'accumulent dans un captage. Dans les captages situés dans des bassins versants fortement influencés par les glaciers, il y en a même tellement qu'il faut rincer les captages jusqu'à 17 fois par jour pour vider les niches à sédiments. Et ceci avec des conséquences dévastatrices : durant l'été, période où les chasses sont les plus fréquentes, les chercheurs n'ont trouvé pratiquement aucune vie dans la Borgne d'Arolla, un cours d’eau alpin du Valais. Cela s'explique par les grandes quantités de sédiments grossiers et fins qui enfouissent les animaux. Ce n’est qu’en automne, lorsque les perturbations cessent, que la situation change. Étonnamment, les animaux ont pu repeupler rapidement la rivière par l’apport des affluents, mais les populations demeurent relativement amoindries. Et dès que les chasses ont recommencé, les animaux ont disparu aussi vite qu'ils étaient revenus.