Comme il y a deux ans, l’édition 2018 du séminaire FIBER « des poissons et des pêcheurs » a fait salle comble !

Comme il y a deux ans, l’édition 2018 du séminaire FIBER « des poissons et des pêcheurs » a fait salle comble !

Salle comble pour le séminaire Fiber "des poissons et des pêcheurs"

A la fin du mois dernier, plus de 200 pêcheurs et pêcheuses de toute la Suisse se sont rendus à Olten pour suivre les conférences d’intervenants de tous les horizons du monde halieutique ; associations de pêche, scientifiques, et gestionnaires nous ont parlé de l’influence de la pêche récréative sur nos populations de poissons et des mesures potentielles pour mitiger les effets indésirables causés par notre hobby, la pêche récréative.

La première intervention, de Phillip Sicher, nous a présenté les résultats d'une étude socio-économique effectuée par la Fédération Suisse de Pêche (FSP), soulignant la mobilisation bénévole particulière des pêcheurs pour la santé des cours d’eaux ainsi qu’un intérêt marqué pour la « Citizen science », soit la collaboration avec les institutions scientifiques à but de recherche. Sébastien Nusslé a ensuite discuté des effets indésirables de la pêche récréative, soit la pression importante sur les plus gros individus, qui sont les meilleurs reproducteurs et porteurs de « bons gènes », ainsi que la mortalité liée à leur remise à l’eau pour des raisons écologiques. Robert Arlinghaus a ensuite enchaîné sur l’importance de protéger ces gros reproducteurs, affectueusement appelés BOFFF (Big Old Fat Fecund Females, soit grandes, vieilles, grosses, femelles fertiles) et l’importance d’utiliser des fenêtres de capture plutôt que des tailles minimales pour la gestion des populations.

Après la pause de midi, David Bittner et Robert Arlinghaus ont discuté de l’impact mitigé du rempoissonnement, d’une part dans le canton d’Argovie qui tente cette année d’y renoncer ; d’autre part dans le cadre d’une large étude menée en Allemagne en collaboration entre les scientifiques et les sociétés de pêche, qui a montré son inefficacité pour le brochet mais un certain succès pour la carpe. Ensuite, Frédéric Hofmann et Thomas Vuille nous ont donné un aperçu de la gestion de la pêche dans leurs cantons respectifs de Vaud et de Berne avec des exemples concrets. Il est clair que l'état des populations aquatiques et piscicoles est problématique, mais que certains résultats positifs peuvent être obtenus avec des mesures appropriées. Finalement, Matthias Escher nous a présenté un aperçu des connaissances actuelles sur les zones de protection en Suisse et a montré que ces zones ne sont en général pas suffisantes pour protéger les populations de poissons, même si certains effets positifs locaux ont été démontrés. Il souligne également le manque de suivi de ces mesures et la quantification réelle de leur impact.

En conclusion, nous pensons que les pêcheurs et pêcheuses présents sont conscient des problèmes liés à leur passion, qu’ils sont ouverts aux nouvelles idées pour soutenir et protéger nos populations de poissons, et qu’afin de relever les défis actuels et futurs il est nécessaire d’unir nos forces et de travailler en commun. Continuons donc à partager nos bottes de caoutchouc pour le bien de nos précieuses rivières!

Aqua Viva va consacrer sa prochaine édition à notre séminaire FIBER, cette dernière contiendra des résumés des conférences ainsi que des interviews de ses intervenants, offrant ainsi une rétrospective de cette journée passionnante à Olten. En attendant, veuillez trouver en lien ci-dessous différentes ressources liées aux présentations.